Un DITEP inclusif

« Une nouvelle organisation de l’offre médico-sociale pour les personnes handicapées, avec une vie la plus inclusive possible… : les plateformes de services coordonnées favorisent l’autonomie des personnes handicapées et leur accès au droit commun tout en sécurisant leurs parcours pour éviter les ruptures. Le succès de ces plateformes tient au décloisonnement des acteurs pour faciliter la lisibilité et renforcer la variété de l’offre dans une logique territoriale. » (ANAP)

Notre volonté est de modifier notre offre sur chaque territoire et de s’inscrire dans cet esprit.

Dans le champ du handicap, développer une politique d'inclusion exige avant tout d'apporter, face au diagnostic des besoins et capacités de la personne et à son projet de vie, une diversité de solutions. Ces solutions doivent se développer au sein de la cité (services publics, centre de loisirs, culture, sport, …), au sein du milieu éducatif et professionnel ordinaire (école, CFA, collège, lycée, entreprises, …) et, bien sûr, au sein des familles.

Un accompagnement personnalisé

Pour être acteur de l'inclusion, le DITEP Aisne-Oise se positionne comme un lieu ouvert, créant des passerelles avec le milieu ordinaire. Il permet  de personnaliser les modes d'accompagnement  en fonction des besoins et compétences  spécifiques de chaque enfant : nombre de nuits, nombre de jours, temps partagé en école ordinaire, variation des temps de scolarisation, temps de centre de loisirs, activités artistiques, culturelles, sportives externalisées. 

Cela suppose une organisation structurée de moyens matériels, humains, symboliques et relationnels ayant pour fonction de « parer aux débordements du réel » qui s’expriment à travers les expressions comportementales des jeunes ou par des réactions inadaptées du droit commun.

C’est pour cela que nous devons oser, contre l'évidence, prendre le risque de l'incompréhension, lutter pour une autre appellation que "troubles du comportement", militer pour une autre politique en faveur des enfants que nous accompagnons. Une politique inclusive suppose au commencement qu'il ait eu une exclusion. Comment construire un projet sur un socle de rejet, d’une non place accordée à la différence ?  Soyons convaincus que, tout enfant peut et doit bénéficier avec l'étayage et le soutien des services du DITEP, d'un lieu social de droit commun.

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Gardons un temps physique même limité à une heure par jour dans un lieu scolaire

Laissons par cette présence s'inscrire une appartenance et l'inscription dans la tête de l'enseignant et des élèves d'un autre parmi nous. Construisons sur un terreau positif, une place de droit commun.

  • Parlons plutôt  « des troubles du dérèglement émotionnel et des cognitions sociales »
  • Ouvrons le chemin de la désinclusion.

Le tout DITEP renforce un sentiment d'exclusion, crée un « entre soi », un lieu irréel qui renforce, cristallise les difficultés  des enfants que nous accompagnons. Seule, la possibilité d'un aller-retour possible entre le monde réel, la vraie vie (droit commun) et le monde irréel, la fausse vie (DITEP)  permet une élaboration psychique nécessaire à l'évolution des jeunes accueillis.

Sortir du confort institutionnel

Nous sommes sortis de notre confort institutionnel en investissant de nouveaux espaces de travail (écoles, centres de loisirs, les clubs de sports, les espaces culturels).

Partageons avec le droit commun notre expertise, nos moyens

Avec l’appui des partenaires et l'ensemble des professionnels, nous avons créé, expérimenté sur les différentes unités, plusieurs dispositifs de scolarisation (classe externalisée, présence des éducateurs au collège, inclusion collective, dispositif d'intervention rapide, information sur le handicap, interventions en classe, objet auto apaisant).

Nous avons souvent bousculé les codes, l'un de nos leviers "l'augmentation du choix des possibles".

S’entendre dire : "ce n’est pas possible" "on ne peut pas" "on n’a pas les moyens " a un effet positif sur nous et cela devient un boosteur d'intelligence

Un projet d'appartenance

Mais avant tout, l'inclusion est un projet d’appartenance, qui donne un statut, "je suis collégien", c'est autre chose que de dire" je suis au DITEP ".

Pour les jeunes pré-ado, ce statut de collégien, leur donne une place, un statut dans leur famille, dans la société. Cela existe aussi avec les jeunes du S.I.P.P.H. (Service d’Inclusion Professionnelle pour la Personne Handicapée).

Il est nécessaire qu'ils appartiennent à un autre espace que le DITEP. Le projet d'inclusion dépasse les simples cours de maths, de français, d'anglais.

Le pôle de scolarisation DITEP situé au sein d’une l’école primaire et d'un collège se définit comme  un  dispositif de scolarisation qui vise à développer des interactions sociales entre l’ensemble des élèves d’une classe d’âge, grâce aux différentes formes de coopérations, tant dans les activités d’enseignement que dans les temps de vie scolaire.

Le pôle conçu comme un sas entre le DITEP et l’extérieur est un dispositif qui permet de mettre en œuvre des parcours individualisés dans le champ pédagogique, thérapeutique, éducatif articulé à la réalité sociale et familiale de chaque enfant. Il offre aux jeunes par la présence d’un éducateur et d’un enseignant spécialisé un espace d’expérimentation pédagogique et social contenant  sécurisé.

L’éducateur et l’enseignant spécialisé peuvent être présents dans tous les espaces de scolarisation, ils sécurisent les jeunes sur leurs capacités à exécuter une consigne, à fixer leur attention sur une tache et à aller au bout de l’activité. Ils amènent ainsi les jeunes à prendre confiance en eux et en leurs compétences.

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Collégienne souriante

Une ressource téléphonique

Pour les unités où le pôle de scolarisation n’est pas encore effectif, une ressource téléphonique est développée pour permettre entre 10 et 30 mm une intervention physique d’un éducateur sur les lieux de scolarisation conventionnée. Ainsi, cette offre de service permet : le plein investissement des jeunes dans la scolarité par un rappel régulier de l'attitude attendue, des règles fixées... Ils les amènent à réfléchir à leur posture d'élève, le respect des règles établies, le respect des autres et de leur travail. L’enseignant qui se trouve en situation difficile avec un jeune, voire même avec plusieurs, doit/peut interpeller l’éducateur ressource. Il suffit quelquefois d’une tierce personne pour que « la triangulation » permette l’apaisement.

Afin d’évaluer les parcours individuels des enfants et de les modifier si nécessaire, il est organisé toutes les six  à sept semaines une réunion avec les membres des équipes, enseignants, éducateurs, en présence de la direction de l’école et d’un cadre de direction du DITEP. 

Pour les jeunes n'étant pas en capacité psychique de s'inscrire dans un temps scolaire, un accueil est prévu sur chaque unité. Ce temps de pause, "d'entracte" s'envisage dans une reprise de soi, nécessaire au cheminement d'un nouveau projet ou d'une réappropriation de son projet par l'enfant.

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Smartphone avec mains