Interview du Docteur Etienne SAUDEAU

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Trois questions au Docteur Etienne SAUDEAU

Photo Dr SAUDEAU Etienne site internet HPRA

Quel chemin vous a conduit à l’HPRA ?

Auparavant en temps partagé entre un hôpital de l’AP-HP et une structure médico-sociale, j’ai quitté cette dernière pour rejoindre l’HPRA, tout en conservant une journée à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches en MPR pédiatrique : garder un pied dans les deux mondes me semble fondamental pour ma pratique. Je connaissais l’UGECAM dont certains instituts font autorité. En arrivant à l’HPRA, j’étais donc en confiance : j’entrais dans « une bonne maison ». Que l’établissement soit installé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, était par ailleurs un vrai défi en termes d’accès aux soins. Nous sommes dans un département jeune avec des difficultés psycho-sociales connues et des facteurs aggravants sur les handicaps moteurs ou cognitifs déjà existants, un territoire où il n’est pas simple pour certains habitants de trouver tous les outils adaptés au suivi et au traitement de leur enfant. Dans ce contexte, l’UGECAM porte des valeurs de solidarité et de service public qui me sont chères. Les mettre au service d’une population qui peut être en difficulté, cela fait sens.

Vous coordonnez la filière « affections neurologique » à l’HPRA, quel est votre cap ?

Les patients que nous prenons en charge ont entre 0 et 18 ans et expriment des troubles du neurodéveloppement. Avec nos partenaires hospitaliers, médico sociaux et libéraux, nous avons cœur à l’HPRA de mettre en pratique deux principes fondamentaux pour la prise en charge des enfants atteints de ces pathologies : la précocité et l’intensité. La précocité signifie qu’après une naissance difficile ou un accident de la vie, il nous faut agir « le plus vite possible » – parfois même, suivant l’âge du patient, nous n’attendons pas le diagnostic pour commencer à nous occuper de l’enfant parce que nous savons que le potentiel de récupération est le meilleur dans les premiers temps qui suivent l’incident. Quant au principe d’intensité, qui a vocation à essaimer dans nos activités, il se traduit très concrètement par des stages de rééducation intensive, très protocolisés, que nous proposons depuis cet automne 2023 à l’HPRA avec le soutien de l’ARS Ile-de-France https://www.groupe-ugecam.fr/hpra/stages-de-motricite-intensive-a-lhpra

Et demain ? La filière a-t-elle d’autres projets de développement dans ses cartons ?

Nous sommes très attachés à développer nos actions de consultation et de prise en charge des enfants nés en grande fragilité via le réseau de santé en périnatalité, notamment auprès du réseau Naître dans l’Est Francilien (NEF).

Très prochainement, nous avons le projet de mettre en place un hôpital de jour autour de la spasticité dont les traitements évoluent, notamment avec la toxine botulique mais aussi via le recours à l’intensification de la rééducation dans différents projets thérapeutiques personnalisés à chaque enfant.

Nous souhaitons par ailleurs devenir un acteur solide sur la prise en charge des enfants en situation de polyhandicap, un interlocuteur identifié que les institutions peuvent solliciter quand elles ont besoin d’un avis avec un objectif de gain de qualité de vie pour les patients.

Grâce à l’arrivée imminente de deux médecins neuropédiatres, nous allons pouvoir également, en lien avec notre pédopsychiatre, développer notre activité autour des troubles du langage et des apprentissage.

Nous prenons enfin extrêmement à cœur le sujet sport-santé, si important pour les enfants en situation de handicap, et nous comptons bien profiter des Jeux Paralympiques Paris 2024, qui seront littéralement à notre porte, pour attirer l’attention de tous (enfants, familles, professionnels, institutionnels…) sur ce sujet.