Rééducations

Orthophonie et remédiation cognitive

L’orthophoniste assure l’évaluation et la prise en charge des patients conformément à ses attributions réglementaires.

Son intervention à Castelnouvel prend place au sein du Projet Individualisé d’Accompagnement :

1) Le bilan orthophonique :

Le bilan orthophonique est fondé sur l’observation clinique et l’administration d’épreuves standardisées. Il a pour finalité :

- de préciser la nature des difficultés ou des troubles présentés par l’enfant ou l’adolescent dans le domaine du langage, de la communication, des fonctions cognitives et oro-myo-faciales,

- de mettre en évidence les capacités préservées ainsi que les voies de facilitation,

- de situer le niveau des compétences et des troubles par rapport à une classe d’âge ou un niveau scolaire de référence,

- de formuler des objectifs de soins.

Le compte-rendu du bilan fait partie du Dossier Patient Informatisé.

2) La séance individuelle :

Les séances d’orthophonie ont une fréquence hebdomadaire et une durée de 45 minutes.

Le plan de soins issu du bilan est réactualisé au fur et à mesure du suivi en fonction de l’évolution du jeune.

Le travail de remédiation prend en compte l’incidence de l’épilepsie sur la cognition et les apprentissages et s’attache à développer les compétences dépendantes des fonctions mnésiques, exécutives, des ressources attentionnelles et des cognitions sociales. Les principes et outils de l’éducation structurée, ainsi que les moyens alternatifs et augmentatifs de communication sont appliqués dans le cadre du suivi de jeunes qui relèvent de ce type de prise en charge (TSA, déficience intellectuelle).

3) Les ateliers collectifs :

 Des ateliers collectifs sont mis en place pour répondre aux besoins spécifiques de certains jeunes dans des secteurs qui participent à leur développement global (accès à l’autonomie/socialisation).

* L’atelier des Praxies Oro Faciales a pour objectif d’améliorer la mobilité, la coordination et la fonctionnalité de l’ensemble de la sphère orale (la langue, les joues, les lèvres etc…).

Il s’adresse à des jeunes qui présentent une incontinence salivaire (bavage), qui n’ont pas acquis l’indépendance des souffles (respiration nasale absente ou pas généralisée, mouchage non acquis) et n’arrivent pas à réguler le souffle buccal (intensité versus durée), qui ne maîtrisent pas les mouvements volontaires de la langue (motricité linguale très limitée) etc…

* Les groupes d’Habiletés Sociales ont pour objectif de développer les compétences communicationnelles et sociales. – Voir onglet Projet-

L’orthophoniste co-anime ces divers ateliers avec un autre professionnel (éducateur-trice ou enseignante).

La psychomotricité

Bilan psychomoteur

Le psychomotricien réalise des bilans dont le but est de clarifier les troubles, localiser les secteurs concernés par les problématiques (sensoriel, perceptif, moteur) et objectiver les compétences  en vue de l'établissement d'un diagnostic puis de l'élaboration d'un projet thérapeutique individualisé.

Depuis 2011 l’établissement a fait l’acquisition d’une batterie de tests neuropsychologiques (NEPSY) dont le bilan psychomoteur s’est enrichi pour les secteurs le concernant : l’attention, les fonctions exécutives, les fonctions sensorimotrices, les traitements visuospatiaux. Ces tests permettent de faire un focus sur les fonctions cognitives déficitaires, de comprendre le fonctionnement des processus cognitifs sous-jacents et d’en connaitre les forces du sujet.

Il est construit de façon à ce qu'il puisse contribuer à la réflexion commune et à ce titre il comporte des éléments qui se veulent autant de pistes d’intervention pour les différents secteurs professionnels.

Une fois les tests réalisés, les résultats sont alors interprétés à la lumière des conditions d’examen (état général de l’enfant, degré de participation, compréhension et respect des consignes) mais également des différentes informations fournies par les autres intervenants et la famille.

Cependant les éléments dégagés par le bilan ne constituent pas un principe figé, ils correspondent à un "état des lieux" à un moment donné du processus d'évolution en cours et mesurent l’écart en référence à une norme.

Ainsi les résultats ne sont jamais utilisés indépendamment du contexte dans lequel ils ont été recueillis mais constituent un élément de connaissances complémentaires à mettre en relation avec l’ensemble des informations du dossier avant de mettre en place un projet thérapeutique adapté aux particularités du sujet.

Si les conclusions du bilan psychomoteur se prononcent en faveur d’un suivi en psychomotricité, pour autant elles ne conduisent pas systématiquement au démarrage d’une prise en charge, selon le désir de s'engager ou pas du jeune patient (le jeune peut parfois s'opposer frontalement au suivi) ou selon les circonstances particulières qu’un patient peut traverser à un moment donné.

Le suivi comprend deux formes 

1) les séances individuelles, dont le contenu est en articulation avec les observations du bilan mais également avec les éléments apportés par les autres professionnels.
La rééducation s’effectue au moyen de techniques différentes et possède sa structure propre à l’intérieur de laquelle le jeune peut aussi proposer certaines séquences ou contenus.

2) les ateliers collectifs  qui, en général sont animés conjointement par le psychomotricien et un éducateur :

- Un atelier « conscience corporelle » existe depuis quelques années et s’adresse à un groupe d’environ six jeunes filles adolescentes de la même unité éducative et présentant des troubles psychomoteurs à des degrés divers.
Sur la base de séquences motrices ludiques, sont abordées l’ensemble des habilités motrices.
Les objectifs principaux sont la mobilisation de la prise de conscience corporelle et le développement des capacités motrices et cognitives.

- L’atelier de relaxation qui existe depuis une dizaine d’années et s’adresse aux grands adolescents. Le groupe se compose de six à neuf jeunes venant des différentes unités éducatives. Le choix a été fait de la méthode Bergès qui est régulièrement remaniée selon le profil des jeunes.

- L’atelier poney hebdomadaire existe depuis de très nombreuses années ; participent six jeunes venant des différents groupes et s’adresse prioritairement à ceux présentant les tableaux cliniques les plus lourds (épilepsies graves, souffrance psychique, etc.).
Il a lieu à extérieur et est toujours encadré par la même équipe : un moniteur équestre, la psychomotricienne et un éducateur.
Cet atelier constitue une médiation pertinente en raison de l’importante sollicitation sensorielle, neuromotrice et cognitive qu’il comporte.
Il se veut thérapeutique dans le sens où il est pensé et proposé aux jeunes comme une expérience à vivre et non comme un apprentissage ; il n’y a donc pas d’exigence dans cette direction, si ce n’est le respect du cadre.
Les objectifs visés  sont l’apaisement des tensions via le contact avec l’animal, inducteur des sensations de bien-être, et générer la confiance et l’estime de soi (valorisation inhérente à la monte).

- Un nouvel atelier « imitations » est né l’an dernier (2015), créé à l’intention d’une unité d’enfants avec des Troubles du Spectre Autistique (5 enfants de 12/15 ans) dont l’objectif principal est  le développement des habiletés motrices (coordinations, équilibre etc.) et transversalement l’intégration des interactions en situation, nécessaires à l’organisation matérielle des séances (distribution d’objets, déplacements, rangement etc.).
Les différents dispositifs peuvent être modulés en fonction des besoins repérés chez un jeune à un moment donné du séjour (participation sur des temps de repas ou d’activités de jour, etc.…).
La psychomotricienne peut s’impliquer dans un partenariat ponctuel avec un plusieurs professionnels à propos d’une difficulté particulière identifiée chez un jeune.
Ces interventions sont assujetties à l’ obligation de validation médicale préalable .

Actes de rééducation par des kinésithérapeutes

Modalités d’exercice

L’établissement a établi une convention de partenariat avec 2 Kinésithérapeutes exerçant en cabinet libéral à Léguevin.
La salle de psychomotricité est un local partagé avec les kinés 2 fois par semaine, à hauteur de 2 heures de prise en charge kiné sur chacune de ces plages.
Les kinésithérapeutes reçoivent des jeunes, en internat de semaine à Castelnouvel, pour dispenser des soins rééducatifs individuels, permanents ou à périodicité définie (conformément aux prescriptions médicales)
Les jeunes demi-pensionnaires bénéficient de soins kiné près du domicile, en dehors des temps d’accueil à Castelnouvel
Une 3ème séance peut être initiée si l’état de santé d’un ou plusieurs jeunes le nécessitait.

Indications d’une prise en charge rééducative par un kinésithérapeute à Castelnouvel

Différents cas se présentent :

- Un jeune arrive à Castelnouvel avec un suivi rééducatif antérieur  à son admission : la consultation médicale d’admission avec le jeune et sa famille permet au responsable thérapeutique  d’évaluer les besoins en soins rééducatifs par un kinésithérapeute et d’en déterminer la fréquence ainsi que la durée.
Il s’agit dans ce cas d’une prise en charge permanente afin d’améliorer et/ou d’entretenir des acquis moteurs, le plus souvent dans le cas d’hémiplégies résiduelles.
En accord avec la famille, des consultations de suivi avec un médecin spécialiste rééducateur ou orthopédiste, seront initiées périodiquement.

- Le bilan du séjour d’observation et les réunions pluridisciplinaires permettent d’identifier des besoins rééducatifs moteurs et d’initier, à la demande du responsable thérapeutique, une consultation spécialisée auprès d’un médecin rééducateur ou orthopédiste qui évaluera les besoins de soins rééducatifs avec un kinésithérapeute et en déterminera le contenu qualitatif, la fréquence et la durée.

Des consultations de suivi seront alors initiées périodiquement, dans le cadre d’une rééducation kinésithérapique permanente.

- Au cours du séjour à Castelnouvel, suite à un traumatisme physique accidentel (à l’école, sur le groupe, à l’extérieur, lors d’une crise épilepsie, d’une chute ou d’activités sportives…), un jeune, ayant reçu une prise en charge soignante adaptée à son traumatisme, bénéficiera de séances de kinésithérapie prescrites par le médecin généraliste de l’établissement.
Il s’agit dans ce cas de prises en charge ponctuelles dont la durée et la fréquence sont évaluées régulièrement par le médecin et en concertation avec le kinésithérapeute.

Articulation entre l’institution et les kinésithérapeutes

Chaque jeune relevant de soins kiné, bénéficie d’une prescription médicale.
En début d’année scolaire, une rencontre Médecin neurologue/kinés permet une transmission des informations médicales utiles à une prise en charge adaptée.
Le Cadre Infirmier informe tout au long de l’année les kinésithérapeutes des nouvelles prescriptions de suivi rééducatif. Ils en déterminent ensemble les modalités, en fonction de cette demande : permanente ou ponctuelle.
Une planification des prises en charge est alors actualisée par le cadre infirmier et diffusée à tous les professionnels concernés, également disponible sur le Forum d’information interne.
Les kinésithérapeutes transmettent aux médecins un bilan annuel présentant les résultats de leur prise en charge, intégré dans le DPI du jeune.
Dans cet intervalle, des contacts téléphoniques avec le service de soins infirmiers, relaient des informations émanant des kinésithérapeutes.